La prévention de la délinquance est l'un des arguments phares de la campagne présidentielle. Un projet de loi sur le sujet est actuellement discuté au Parlement; c'est sur cette loi que Jean-Pierre FOURCADE a souhaité, en tant que maire, apporter un éclairage, dans le journal La Tribune du 15 février.
A Boulogne-Billancourt, entre 2005 et 2006, la délinquance générale (crimes et délits) a reculé de 9,35 % et la délinquance de voie publique a baissé de 10,13 %. Mais, si le nombre de vols et atteintes aux biens en général est en net recul, les atteintes aux personnes augmentent et la délinquance des mineurs progresse rapidement. C'est dans ce contexte qu'intervient le projet de loi. Ce texte vise à mobiliser toutes les institutions qui peuvent concourir au recul de la délinquance: l'etat, les autorités judiciaires, les collectivités territoriales, et les associations, qui devront oeuvrer conjointement.
Le tout répressif n'est pas une réponse aux difficultés. C'est par l'équilibre entre la répression et la prévention que nous obtiendrons des résultats. Trois éléments essentiels se dégagent de ce texte:
Le premier légalise le fait que, dans chaque commune, "le maire anime et coordonne la politique de prévention de la délinquance". Il lui reviendra ainsi de mettre en place les campagnes d'information nécessaires à la prévention, pour lutter notamment contre l'absentéisme scolaire et pour porter assistance aux mineurs placés en garde à vue.
Le deuxième élément fort est que le maire a la possibilité d'adresser, en présence des parents, un rappel à l'ordre au mineur qui porte atteinte au bon ordre, à la sûreté ou à la salubrité publique.
Le troisième élément permet au maire de saisir le juge des enfants afin de désigner un professionnel coordinateur qui exercera la tutelle aux prestations sociales. Il sera ainsi possible de responsabiliser les parents.
Bien sûr, cette politique ambitieuse devra être mise en pratique avec discernement et fermeté, sur l'ensemble du territoire. Le maire est aujourd'hui l'interlocuteur légitime à même de mener une action de proximité durable.
Ce projet de loi, désormais adopté, donne à juste titre au Maire le rôle pivot, le rôle centralisateur, de la politique de prévention de la délinquance dans la ville.
Le Maire est, par définition, l'élu de proximité : il connait les habitants de sa ville et il a été choisi par eux.
Quel représentant de l'Etat, quel haut fonctionnaire, quel magistrat peut se prévaloir de cette double légitimité ?
La réponse est évidente.
Il est d'autant plus curieux que les thuriféraires de la police de proximité (concept qui renferme ce que chacun veut y mettre...) se soient opposés au Parlement sur ce texte sur la prévention de la délinquance.
Espérons donc que ce qui vient d'être fait ne sera pas défait.
Frédéric Zagli
ancien chef de service de la police nationale.
Rédigé par : ZAGLI | 06 mars 2007 à 19:09